Chers amis,
Pardonnez-moi, s'il vous plaît, ce long silence sur mon blog.
Me revoici pour vous souhaiter de tout coeur une nouvelle année, pleine de santé, d'espoir et de joies. Mon coeur est avec toutes celles et tous ceux parmi vous qui ont perdu des êtres aimés en 2021, ceux qui sont malades et ceux qui sont dans la solitude et l'angoisse.
2021 s'est hélas encore déroulée sous le signe de la Covid et de la montée du fascisme en Europe. Au Royaume-Uni, avec le régime Trumpien de Boris Johnson; en France, avec les campagnes éléctorales d'extrêmistes qui prétendent représenter l'esprit de la "vraie" France alors qu'ils ne représentent que la haine, l'ignorance et la division.
Notre Terre est à bout et les catastrophes climatiques se succèdent. Hélas l'aveuglement des puissants et l'avidité des riches ralentissent les chagements qui sont vitaux pour que nos descendants aient eux aussi le privilège immense de vivre sur une planète accueillante et miraculeuse comme notre Terre, une oasis de vie dans l'immensité de l'univers.
Pour cette nouvelle année, je nous souhaite à tous le don de clairvoyance et le courage nécessaire pour changer nos priorités afin de favoriser l'essentiel dans nos vies. Je nous souhaite d'avoir le courage de la bonté, de la générosité, de la tolérance, du respect de soi et de l'autre, du respect des créatures vivantes et de notre mère la Terre. Je nous souhaite à tous de devenir "des instruments du Bien" comme Arnaud dans le passage ci-dessous, des héros du quotidien qui apportent lumière et espérance autour de nous.
Avec toute mon amitié,
Véronique
EXTRAIT de Les Maîtres de l'Orage,
Tome 3, La Voix de l'Egrégore
Partie 1 : L'Appel
"L’adolescent regardait le druide avec intensité.
— Ne t’inquiète pas, dit ce dernier. Je ne suis pas un sorcier. Je suis juste en harmonie avec moi-même. Ce qui veut dire que je peux devenir une sorte d’antenne. Avec la Terre, qui va me dire, je l’espère, où nous allons pouvoir célébrer le solstice d’hiver demain soir. Avec toi, qui vas, je l’espère, me faire confiance et t’ouvrir à moi. Nous avons hélas peu de temps, et j’ai besoin de te sentir avec moi. Ta colère peut devenir une alliée si tu la comprends et la canalises ; autrement elle peut devenir ta pire ennemie. Tu connais la légende de saint Michel et du dragon ?
— Oui,
bien sûr. Il l’a tué avec sa lance.
— Non, il ne l’a pas tué.
— Pourtant c’est ce que j’ai
appris.
— Il ne l’a pas tué, il l’a
dompté. Le dragon est le symbole du Mal selon l’Église, mais il était le
symbole de l’énergie pure, puissante et aveugle pour les païens. L’énergie de
vie, l’énergie terrestre et cosmique. Détruire le dragon serait détruire la
vie. Le dompter, c’est être capable de l’empêcher de devenir destructeur et
même peut-être de l’utiliser pour faire le Bien.
— Ma colère aussi est un des
visages du dragon…
— Absolument. La détruire
aveuglément signifierait détruire une partie de toi-même. Mais comme cette
énergie ne disparaît jamais complètement, réprimée en toi, elle serait rejetée
autour de toi, et des choses négatives arriveraient. Tu verrais des diables
partout alors que le seul diable serait toi.
Arnaud ne disait rien. Il laissait
les mots de Tal l’envahir. Il ne comprenait pas tout, mais devinait que ce que
lui faisait découvrir le druide occuperait ses pensées pendant des jours et des
nuits.
— Mais si ce puissant dragon
tombait entre les mains d’un homme mauvais et sans scrupules ? dit-il avec
angoisse. Oh mon Dieu, ce serait terrible ! Et c’est déjà arrivé plein de
fois dans l’histoire.
Tal hocha la tête.
— Hélas. Mais avant de devenir
un justicier du monde, il faut d’abord faire la paix avec soi-même.
— Oui, dit Arnaud. Je dois vaincre le
dragon en moi pour m’en faire un allié qui m’aidera quand je devrai me battre
contre le dragon extérieur.
— Bravo, my boy ! dit Tal en lui donnant une tape amicale dans le
dos. D’autant plus que « le dragon extérieur » comme tu l’appelles
aura peut-être été déjà dompté et canalisé par l’homme mauvais qui essaiera de
l’utiliser pour faire le mal…
Arnaud frissonna.
— Vous parlez de l’oncle de
Sieg avec son tube de Vril, la force de vie ? Que peut-il faire
avec ?
— L’île renferme un pouvoir
mille fois plus fort que celui que renferme ce tube. Elle est sacrée depuis
toujours pour cette raison. Ses secrets se sont perdus au cours des siècles,
mais ils sont toujours aussi puissants. C’est une intuition extrêmement forte, ainsi
que certaines choses apprises par mon vieux maître druide, qui m’ont amené sur
l’île. Enez Disrann signifie l’île de
la séparation, car elle se situe à la frontière entre deux mondes. Si la fin de
notre monde est proche, c’est ici que tout se décidera. Hélas, nous n’avons que
très peu de temps pour y voir plus clair.
Il
se leva et regarda Arnaud toujours assis avec gravité.
— Écoute-moi
bien maintenant. J’aurais voulu pouvoir te donner plus d’informations et de
temps, mais hélas nous n’avons pas ce luxe. Le moment et le lieu sont
appropriés. Réfléchis bien à ce que je vais te dire et à ce que tu vas
répondre.
Il
se tut et un silence troublé juste par le souffle du vent dans les branchages
autour d’eux tomba dans la clairière. Arnaud rejeta sa capuche et sentit le
vent soulever ses cheveux et chuchoter doucement à son oreille. Il tenta de se
préparer à ce qui allait arriver, mais sa tête était vide. Il n’y avait plus
que le druide immobile devant lui, les rafales qui tourbillonnaient entre les
arbres, et un sentiment en lui d’hyper réalité : comme si la texture même
du réel avait changé et était devenue une version exagérée d’elle-même. Il se
sentait à la fois dans un rêve et plus réveillé que jamais.
Quand
la voix du druide s’éleva, elle aussi avait un timbre différent. Elle était
plus profonde, plus forte, plus réelle.
— Veux-tu
te transformer pour devenir un instrument du Bien ?
Sans
réfléchir, le garçon tomba à genoux devant le druide et les réponses sortirent
toutes seules de sa bouche comme si elles étaient des formules consacrées qui
avaient toujours existé.
— Je
le veux, s’entendit-il dire clairement.
Son
cœur se mit à battre follement tandis qu’un calme profond envahissait son
esprit.
— Acceptes-tu
d’offrir ton temps, ton âme, ton cœur et ta vie pour défendre le Bien ?
— Je
l’accepte.
— Acceptes-tu
de m’écouter car je n’ai à cœur que ton progrès et le bien du monde ?
— Je
l’accepte.
Le
druide alors se frappa trois fois la poitrine.
— Je
jure et je promets de ne rien faire qui ne soit motivé par le bien d’autrui et
de la Terre, notre mère. Je jure et je promets de ne te donner que des conseils
dont je suis sûr, après avoir demandé conseil au vieil homme qui vit au fond de
moi et au-dessus de moi. Je jure et je promets de toujours rester humble et de t’offrir
ma force, ma foi et ma loyauté et de servir le Bien.
Tal
s’agenouilla devant Arnaud. La pluie s’était arrêtée et un rayon de soleil ocre
baignait la clairière. Les gouttelettes d’eau scintillaient sur les branches
nues des arbres.
— Je
jure et je promets, répéta Arnaud, de toujours rester humble et de vous offrir
ma force, ma foi et ma loyauté et de servir le Bien.
Un
léger bruit dans les buissons voisins attira l’attention de l’adolescent. Il
leva les yeux. Un regard sombre le transperça : le grand cerf blanc se
tenait debout au milieu du taillis. Majestueux et immense, sa pâleur luisant
contre l’ombre des branchages, il contemplait la scène en silence. Dans ce
regard si profond, Arnaud sentit une reconnaissance, une approbation. Puis
l’animal repartit comme il avait surgi. Le soleil disparut derrière des nuages
et la pluie se remit à tomber lentement sur les deux hommes agenouillés à l’orée
de la clairière."
Oeuvre d'art par Yoann Lossel
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